Connaissez-vous ChatGPT, cet agent conversationnel utilisant l’intelligence artificielle? Porté au pinacle par les uns et critiqué par les autres, il ne laisse personne indifférent depuis son lancement, il y a quelques semaines, et est vite devenu la source de débats, notamment dans le domaine de l’éducation. Laissons cependant à ses partisans et à ses détracteurs le soin de s’entre-déchirer par rapport aux enjeux éthiques et aux craintes de déshumanisation. Dans cet article, nous en ferons plutôt une brève description axée sur son utilité et sa facilité d’utilisation en plus de nous intéresser à son caractère imparfait dont on peut tirer profit dans un cadre d’enseignement.
Le « Technology Acceptance Model (TAM) », modèle théorisé par David, Bagozzi et Warshaw en 1989, permet de mieux comprendre les raisons derrière la récente effervescence de ChatGPT. Deux des variables susceptibles d’encourager ou de décourager l’utilisation des technologies sont la perception d’utilisabilité et la perception d’utilité. Pour la perception d’utilisabilité, nul besoin de s’y connaitre en intelligence artificielle ou en programmation pour débuter les interactions avec l’outil : une fois la connexion établie, l’utilisateur n’a qu’à inscrire des questions ou à donner des consignes, et le robot conversationnel se charge du reste. Le texte produit ne correspond pas à l’idée originale? Pas de problème : il n’y a qu’à préciser sa pensée pour que ce dernier l’amende ou y apporte des correctifs. Avec des résultats pour le moins étonnants.
De fait, avec ses capacités rédactionnelles s’adaptant à de nombreux contextes de communication, plusieurs perçoivent en ChatGPT un outil pratique pour automatiser des tâches d’écriture telles que la rédaction de courriels génériques, de questionnaires à choix de réponses, de vignettes cliniques… et même de poèmes! Bien entendu, il est important de vérifier les textes générés, car ils peuvent contenir des renseignements erronés ou imprécis.
Son caractère imparfait en fait néanmoins un outil d’échanges privilégié avec votre stagiaire et même l’occasion de réaliser des apprentissages en profondeur, selon votre intention pédagogique. En effet, selon la taxonomie élaborée par Bloom au milieu du XXème siècle et révisé par Anderson et Krathwohl en 2001, les tâches consistant à juger de la valeur des informations et des idées permettent à l’apprenant d’atteindre un plus haut niveau de compétence. Avec ChatGPT, vous pouvez :
- Créer des mises en situation telles que des vignettes ou des dialogues entre un professionnel et un patient et valider la pertinence et la vraisemblance des informations;
- Concevoir des questionnaires à choix de réponses ou un texte à trous sur un sujet donné, ainsi que son corrigé. En plus de demander au stagiaire de valider la justesse des réponses proposées, il est possible de l’amener à commenter leur pertinence : est-ce que les questions suffisent? Y a-t-il d’autres notions incontournables qui ont été oubliées et qui devraient être ajoutées?;
- Synthétiser un texte complexe. Est-ce que les informations les plus importantes ont bel et bien été dégagées?
Vous envisagez d’autres moyens d’utiliser ChatGPT dans le cadre de vos supervisions? Partagez-nous vos réflexions dans les commentaires et nous les ajouterons à ceux présents dans l’article.
Références :
Modèle d’acceptation de la technologie. Repéré à : https://edutechwiki.unige.ch/fr/Mod%C3%A8le_d’acceptation_de_la_technologie
Revised Bloom’s Taxonomy. Repéré à : https://www.celt.iastate.edu/instructional-strategies/effective-teaching-practices/revised-blooms-taxonomy/
Par Marc-Olivier Brassard
ESPACE SUPERVISEURS 