Être superviseur de stage, c’est une forme d’engagement dans sa pratique professionnelle. Cela nous permet d’avoir le pouvoir de former la relève de demain. Or, comme le disait l’oncle Ben à son neveu Peter Parker dans le film Spider-Man – « Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités ». Dans ce cas-ci, il s’agit d’une double responsabilité : à la fois envers les patients et vis-à-vis le stagiaire. Ce mois-ci, l’espace superviseur vous propose un article sur la thématique de la dynamique de pouvoir.
Un grand nombre de variables influencent l’apprentissage des stagiaires. Parmi les plus cruciales, nous retrouvons la relation entre le stagiaire et le superviseur de stage. L’une des particularités de cette relation est sa relative verticalité. En effet, la relation entre le stagiaire et le superviseur de stage est une relation où l’on retrouve une asymétrie de pouvoir. Le superviseur est désigné comme étant l’autorité, il a ainsi un grand pouvoir décisionnel, d’évaluation et d’influence sur l’apprenant.
L’étude examine la question de la dynamique de l’autorité du point de vue du stagiaire : comment les stagiaires perçoivent-il cette relation de pouvoir au sein de la supervision ? Pour répondre à cette question, les auteurs ont interrogé 51 étudiants en soins infirmiers d’une université de Hong Kong.
Adoptant le point de vue de l’apprenant, la relation de pouvoir est loin d’être perçue de manière négative. Cette dynamique de pouvoir semble d’améliorer l’expérience de l’apprenant. Chez la plupart des étudiants, il était noté que la signification que revêtait la dynamique de pouvoir était d’assurer un soin de qualité aux patients. Seule une minorité d’étudiants mentionnaient désirer une dynamique de pouvoir égale. L’étudiant associe cette égalité dans les rapports à un contrôle sur son apprentissage.
Cependant, la quasi-totalité des étudiants interrogés associaient une relation positive avec le superviseur de stage comme un élément permettant d’améliorer leurs apprentissages. Cette relation positive, qui se construit dans une asymétrie de pouvoir, permet une rétroaction juste, une attitude de
bienveillance envers l’étudiant et le patient, l’espace pour que l’étudiant fasse preuve d’initiative.
La relation entre l’étudiant et le superviseur de stage est dynamique. Tout comme la relation entre le parent et l’enfant, il s’agit d’une relation qui évolue et tend à devenir de plus en plus horizontale au fur et à la mesure que l’étudiant développe ses compétences. Autrement dit, au début du stage, l’étudiant est plus dépendant de son superviseur qu’à la fin du stage où il devrait avoir acquis une plus grande autonomie.
Malgré les biais culturels liés pouvant influencer la perception de la dynamique de pouvoir, l’article nous pousse à se questionner sur l’effet de la dynamique de pouvoir en termes d’apprentissages et en termes relationnels. Il nous pousse à réfléchir sur l’impact de la dynamique de pouvoir en termes d’apprentissage.
De votre côté, avez-vous su trouver comment utiliser cette relation pour favoriser l’apprentissage de votre stagiaire ?
Référence
Chan, Z. C., Tong, C. W., & Henderson, S. (2017). Power dynamics in the student-teacher relationship in clinical settings. Nurse education today, 49, 174–179. https://doi.org/10.1016/j.nedt.2016.11.026
Par : Katherine Dion