Le rythme effréné de nos vies nous pousse à faire plus avec moins et à optimiser notre temps. Plusieurs d’entre nous sont ainsi tentés d’effectuer plusieurs tâches simultanément…en adoptant un rythme multitâche. Néanmoins, est-ce que l’on gagne vraiment du temps en étant multitâche ? Aussi, y a-t-il un coût à s’imposer cette lourdeur cognitive? Voici un article et une capsule qui vous fourniront des éléments de réponse.

Tout d’abord, l’étiquette du multitâche colle souvent à la génération entourée dès la naissance par le numérique (>1984, qualifié de plusieurs sobriquets par différents auteurs : natifs du digital, homo zappiens, igeneration, etc.). Cependant, selon Kirshner et Bruychere (2017)1, cette génération, bien qu’ayant des caractéristiques particulières, n’est pas plus multitâche que les précédentes. C’est un mythe, véhiculé par plusieurs auteurs et médias, mais qui n’a pas de base scientifiquement prouvée.
Aussi, il est important de faire la différence entre une bonne planification/organisation de nos tâches et de se placer dans un mode multitâche. Une bonne planification permet d’intercaler d’autres tâches à des points charnières, pour nous permettre de passer d’un sujet à l’autre sans charge cognitive importante, tandis qu’en mode multitâche, on effectue simultanément plusieurs tâches, qui s’intercalent les unes entre les autres sans point charnière, ce qui pousse nos pensées à sauter d’un élément à l’autre très rapidement. Le multitâche, ou « multitasking », est très souvent associé à tout ce qui concerne le numérique. Par exemple : vous êtes à compléter un dossier sur l’ordinateur, vos collègues communiquent avec vous via TEAMS pour vous demander conseil, puis un texto important arrive sur votre cellulaire auquel vous devez répondre rapidement, et ainsi de suite… C’est le lot quotidien de plusieurs d’entre nous.
Maintenant, qui est vraiment multitâche et qui est avantagé par ce rythme de travail? Selon les études, et contrairement à la croyance populaire, bien peu de gens. Malheureusement, cette fausse conception augmente les risques liés à la surcharge cognitive2.
Cet article intéressant aborde les différents mythes reliés à l’apprentissage multitâche, alors nous vous le conseillons fortement si le sujet vous intéresse. En complément d’information, voici une vidéo offerte par l’équipe de Jean-François Michel sur le sujet.
Bonne lecture et bon visionnement!
Références :
1Kirschner, P. A. et Bruyckere, P. D. (2017). The myths of digital native and multitasker. Teaching and teacher education. Elsevier. (67), p. 135-142. Repéré à : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0742051X16306692
2Roberge, S. (2020). « Attention à la surcharge cognitive ». La Tribune. Repéré à : https://www.latribune.ca/2020/05/03/attention-a-la-surcharge-cognitive-6a6a7de0b10d7ecf341fa75a9bad7d27
Par Francis Brière