Les jeux de pouvoirs : connaissez-vous le triangle dramatique de Karpman?   

Stephen Karpman, médecin psychiatre et psychologue, s’est inspiré des travaux d’Éric Berne sur l’analyse transactionnelle et de sa théorie des jeux psychologiques pour créer « le triangle dramatique de Karpman[1] ».

Bien que ce modèle ait été développé dans les années 70, il reste un outil important lors de l’analyse de situations relationnelles comportant des enjeux comme le déni, la domination, la manipulation et les jeux de pouvoir. 

Ce triangle survient lors de situation de relation d’aide… Hé oui… comme lors de la supervision de stagiaire !  

Pour vous faire un résumé, le modèle de Karpman comprend trois rôles : celui de la victime, du persécuteur et du sauveur.

* Repéré à : https://www.penserchanger.com/le-triangle-de-karpman-un-drame-a-trois/

Les rôles du sauveur, de la victime et du persécuteur sont interchangeables et peuvent être joués dans la même interaction de manière inconsciente. Par exemple : le sauveur peut devenir persécuteur s’il sent qu’il ne reçoit pas la reconnaissance attendue, tout comme la victime si elle ne reçoit pas l’aide attendue ou les résultats de l’aide reçue… le persécuteur peut devenir la victime s’il n’a pas réponse à ses demandes/attentes, tout comme le sauveur qui tente d’aider, mais s’épuise peut aussi devenir la victime. Il en va de même pour le rôle de sauveur qui peut être repris par la victime ou le persécuteur dans un revirement de situation. On se retrouve alors très rapidement dans un cycle infernal, négatif et générant de grandes frustrations de part et d’autre.

Heureusement, il y a moyen de s’en sortir ! Après la prise de conscience de la situation, il est possible d’appliquer la suggestion de l’auteur Acey Choy (1990)[2] et de transformer la dynamique relationnelle du triangle de Karpman de façon à rendre les interactions plus propices à la résolution de la situation :

  • Le rôle de « victime » devient plutôt une position de « vulnérabilité » (acceptation de la situation et implication dans la recherche de solution)   
  • Le rôle de « sauveur » devient plutôt une position de « bienveillance », (souci de l’autre : soutien et facilitation de l’autonomie)
  • Le rôle de « persécuteur » devient plutôt une position « assertive » (affirmation de soi : communications de ses demandes claires, transparentes et dans le respect).

L’objectif premier de cet article est de vous amener à reconnaître de telles situations et vous permettre d’avoir un regard nouveau concernant la dynamique relationnelle (élargir votre vision) entourant votre supervision. Le second objectif est de vous outiller à réfléchir à votre pratique en supervision de stage pour éviter les pièges et vous donner un plus grand pouvoir d’action.  

La mise en pratique des principes de la communication non violente est aussi un atout.[3]

Voici une vidéo avec une teinte humoristique qui résume bien le jeu psychologique qu’est le triangle de Karpman lors d’une relation d’aide, produite par Jean-François Michel repérée sur le site « apprendre à apprendre » : Cliquez ici[4].

Une grande quantité d’autres ressources sont aussi disponibles : livres, articles, résumés, vidéos et bien entendu : votre service du développement et soutien à l’enseignement !

Références :

1 Karpman, S. (2020). Le triangle dramatique: de la manipulation à la compassion. Interédition.

2 Choy, A. (1990). The Winner’s Triangle, Transactional Analysis Journal, 20:1, 40-46,

  DOI: 10.1177/036215379002000105

3 Rosenberg, M. (2020). La communication non violente au quotidien. Développement personnel. Jouvence. ISBN : 9782883533141

4 Michel, J.-F. (2022). Le piège du triangle de Karpman. Repéré à: https://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/le-piege-du-triangle-de-karpman/

Par Francis Brière et Katherine Dion

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